L'action en résiliation judiciaire consiste, pour un salarié, à demander au conseil de prud'hommes de prononcer la rupture de son contrat de travail aux torts de l'employeur, avec les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse ou nul. Pour décider s'il convient de prononcer la résiliation judiciaire, le juge doit apprécier l'ensemble des griefs présentés par le salarié et décider si ces griefs, au jour où il statue, empêchent la poursuite du contrat de travail. Si les griefs sont anciens, le juge aura tendance à rejeter la demande de résiliation judiciaire, car il considérera qu'ils n'ont pas empêché la poursuite du contrat (ex. absence de visite médicale d'embauche dix ans auparavant). Par ailleurs, toute action portant sur l'exécution du contrat se prescrit par deux ans (art. L1471-1 du code du travail). Cependant, des griefs ne peuvent pas être rejetés par le juge au motif qu'ils sont anciens et l'action en résiliation judiciaire n'est pas prescrite au motif que certains griefs étaient connus du salariés depuis plus de deux ans. La date des faits allégués est donc sans incidence sur la recevabilité de la demande de résiliation judiciaire. (Cass. Soc. 30 juin 2021, n°19-18.533)